Journal de la Senne n° 26 | mars 2021
SPÉCIAL: Journées bruxelloises de l'Eau
   
  La Senne à ciel ouvert

À l’occasion des Journées bruxelloises de l’Eau, toutes sortes de promenades et d’itinéraires à pieds et à vélo vous seront proposés. Il y en aura pour tous les goûts, des applications smartphone au fascicule papier en passant par le guide téléchargeable (et imprimable). Ces itinéraires vous permettront de découvrir ou redécouvrir le patrimoine bleu bruxellois et pour l’occasion, l’accès à certaines parcelles de terrain non-accessibles en temps normal sera garanti.


© Bruxelles Environnement

 
 
© Bruxelles Environnement
Ce sera notamment le cas d’un des chantiers actuels de Bruxelles Environnement au Nord de Bruxelles. Un tronçon de la Senne d’environ 210 mètres va y revoir le jour en amont de la station d’épuration. Commencés en septembre 2020, les travaux d’ouverture du pertuis et de création des berges naturelles devraient être terminés d’ici l’été.

À l’origine, la Senne – cours d’eau principal de Bruxelles et élément important de l’histoire de la ville qui s’est construite autour d’elle – coulait librement au-travers du territoire de la Région. La croissance de la population et l’augmentation de la pollution liée en ont fait un égout à ciel ouvert et par-là un facteur d’insalubrité important. A partir de la seconde moitié du 19e siècle, des travaux de voûtement successifs ont été entrepris et ont conduit au résultat que l’on connaît aujourd’hui, c’est-à-dire une mise en pertuis sur une majeure partie de son parcours urbain.

La mise en service des stations d’épuration dans le Sud et Nord de Bruxelles (respectivement en 2000 et 2007) et les travaux de curage de la Senne menés par Bruxelles Environnement, ont contribué fortement à l’amélioration de la qualité de son eau. Nous avons même pu y constater le retour des poissons en 2016.

Tout cela a ouvert la possibilité de faire réapparaître la Senne à la surface et de recréer par-là un contact entre les Bruxellois.es et l’eau en ville. Ce n’est pas toujours évident dans un contexte urbain où l’espace est limité mais toutes les opportunités sont étudiées. Avant la réalisation de ce chantier, une première portion de Senne a été re-naturée et aménagée le long du Boulevard Paepsem à Anderlecht en 2019. D’autres projets de réouverture et de remise en valeur de ce cours d’eau emblématique se poursuivront dans les années à venir; même au cœur de Bruxelles là où sa présence est aujourd’hui insoupçonnée.

L’objectif phare de ces différents chantiers est assez simple: améliorer la qualité de vie en ville. Ces travaux vont permettre une mise en valeur et une pérennisation des espaces verts et bleus en ville en créant des habitats pour la faune et la flore ainsi que des espaces récréatifs et de détente pour les citoyen.ne.s. Dans un souci de résilience au changement climatique, ces aménagements vont également permettre de créer des endroits rafraichissants pendant les canicules tout en participant à la gestion intégrée des eaux de pluies et à la prévention des risques d’inondations.

Il est également à noter que ces chantiers veulent s’inscrire dans une logique de circularité des matériaux. A 'Senne Nord', les nouvelles berges seront en partie constituées avec le béton concassé du pertuis et une partie des plantations qui seront réalisées a été prélevée sur le site au début des travaux. A Paepsem, les pierres utilisées en début de sentier proviennent des travaux d’excavation liés à la construction du centre administratif Brucity au centre-ville, à proximité de la place De Brouckère, où se dressait il y a bien longtemps le port originel de Bruxelles. Intégrées à la nouvelle promenade le long de la rivière, ces pavés reçoivent une nouvelle vie à proximité de la Senne qu’ils avaient quittée depuis de nombreuses années.

Ces aménagements se réalisent grâce au travail et à la collaboration de nombreux partenaires communaux et régionaux, associatifs et citoyens. Ils s’inscrivent également dans le cadre du projet interrégional LIFE Belini - cofinancé par l’Europe - qui vise à favoriser un bond en avant vers le bon état écologique du bassin hydrographique de l’Escaut.

Source: Bruxelles Environnement

   
 
 

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