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  Journal de la Senne n° 18 - mars 2015    
 

La périphérie nord, une vallée partagée

Le programme de développement territorial 'PDT (Plan de Développement Territorial) Périphérie Nord' est la toute première démarche entreprise par des partenaires flamands et bruxellois dans le but de formuler une vision commune en matière d’aménagement du territoire pour la zone au nord-est de Bruxelles qui se trouve à cheval sur la Région de Bruxelles-Capitale et la Région flamande.

Les deux régions considèrent la périphérie nord comme leur arrière-cour. Elles s’y livrent à une concurrence acharnée. Aujourd’hui, il n’est nullement question d’une vision commune. Le programme de développement territorial vise à sortir de cette impasse: il réunit plusieurs intervenants concernés par la question et doit aboutir à la rédaction, sur la base d’objectifs communs, d’un programme de réalisations à court et à moyen terme au sein d’une zone spécifique.




Trois équipes de concepteurs

Pour traduire cette vision dans l’aménagement du territoire, les partenaires font appel à trois bureaux d’étude qui doivent en tester les principes généraux et imaginer leur transposition sur le terrain. STUDIO14 travaille sur la zone comprise entre le Heysel et le nœud routier formé par le R0 et la E40 en direction de Liège, Artgineering se charge de la zone située entre Meiser et l’aéroport, tandis que 1010 architecture urbanism planche sur la partie du canal qui va de Van Praet à la gare de Vilvoorde.


La vallée partagée…

Dans le cadre de sa mission, 1010 présuppose le concept de 'vallée partagée', les caractéristiques hydromorphologiques de la vallée de la Senne et de la Woluwe formant la colonne vertébrale des futurs développements dans cette zone.

La 'vallée partagée' repose sur deux fondements. D’une part, l’eau et le sol sont indéniablement liés à un territoire, leur problématique ne s’arrête pas aux frontières régionales et méritent donc une approche transfrontalière. D’autre part, les vallées de la Senne et de la Woluwe constituent une zone fortement urbanisée qui croule sous les revendications spatiales pour des infrastructures de grande envergure, des activités industrielles, des logements et des espaces de délassement.


Davantage qu’une simple zone de développement économique

Aujourd’hui, la vallée est considérée principalement comme une zone de développement économique, citons notamment les projets pour Schaerbeek-Formation, les discussions autour de Uplace, le redéveloppement de l’ancien site Carcoke à Neder-Over-Heembeek et la reconversion du site Renault à Vilvoorde.

1010 ne voit rien de mal à cette vocation économique, mais plaide en faveur d’une meilleure intégration du paysage de la vallée et de la gestion de l’eau dans les projets en cours. Des coupes transversales de la vallée de la Senne indiquent que le paysage et le sol diffèrent grandement d’une rive à l’autre, ce qui exige des formes différentes de gestion de l’eau et du paysage.

La zone de reconversion Machelen-Vilvorde, qui compte une forte proportion de surface imperméable, va faire l’objet d’une étude visant à identifier des moyens de stocker et d’évacuer collectivement les eaux pluviales, une approche qui génère aussi de nouvelles opportunités pour des cours d’eau naturels comme le Hollebeek et le Trawool. La rive gauche comporte encore de nombreux fragments de paysage, notamment le parc de Meudon, le Val du Bois des Béguines et le domaine des Trois Fontaines, susceptibles de rendre la vallée de la Senne concrètement visible moyennant un effort concerté des communes et des régions.

Cette zone, aujourd’hui considérée comme une arrière-cour faite de bric et de broc, pourrait devenir demain la plaque tournante d’un réseau métropolitain d’espaces verts accessibles au public!


Prise en compte des flux de matières disponibles

Parallèlement, 1010 en appelle à un développement économique mieux adapté aux flux de matières disponibles dans la zone.

Ainsi, des milliers de litres d’eau épurée s’écoulent chaque jour de la station d’épuration Bruxelles-Nord dans la Senne.
Les boues pourraient par exemple être utilisé pour la production de chaleur au bénéfice des bâtiments environnants.

Cette zone de reconversion affiche également une forte pollution historique des sols, ce qui engendre une lourde pression sur le développement en raison des coûts d’assainissement. L’utilisation de techniques innovantes en la matière devrait permettre une réduction de ces coûts, ainsi que l’utilisation du sol pour la production d’énergie thermique.

Enfin, l’arrivée du terminal multimodal à Schaerbeek-Formation est l’occasion pour la zone de jouer la carte de la logistique à haute valeur ajoutée et de la distribution urbaine pour la périphérie nord.


Présentation des propositions et débat

Les propositions des bureaux d’étude sont présentées fin mars. Dans la foulée, un débat sur le contenu du programme de développement territorial sera organisé avec les différents acteurs. Les résultats des ateliers qui ont réuni ces acteurs et divers intervenants ont été rassemblés dans le Courrier du Nord / Noordkrant et sont consultables en ligne à l’adresse suivante: www.ruimtelijkeordening.be/NL/Beleid/Beleidsontwikkeling/TOPprojecten/PDTPeripherieNord


Entretemps, l’étude complète peut être consultée ici.

Bert Gellynck, architecte, 1010 architecture urbanism
http://www.1010au.net

L’article mentionné ci-dessus est paru dans le Journal de la Senne n°18 - mars 2015.



 
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