groupe de travail
et partenaire
d'Escaut sans Frontières-
Grenzeloze Schelde
asbl/vzw
 
JOURNAL de la SENNE 13 (-> retour vers le sommaire)

La chronologie d’une journée exceptionnelle en mots et en images

Rien de tel que des images pour mieux comprendre les inondations de la Senne et du ‘canal de la Senne’ de novembre 2010. Le reportage photos vous permettra de visualiser les faits les plus marquants et l’aperçu chronologique de mieux comprendre ce qui s’est passé.

Reportage photos des inondations de novembre 2010

  • Anderlecht quai de Biestebroeck >>
  • Chemin de halage de Buizingen >>
  • Lot >>
  • Le canal à Hal >>
  • Le déversoir de Lembeek >>
  • L’écluse de Lembeek >>
  • Inondations dans les environs du Coeurcq >>
  • Inondations dans les environs de Rebecq >>
  • Inondations à Tubize >>
Aperçu chronologique des inondations de novembre 2010

Vendredi 12/11/2010: premiers avertissements

Depuis quelques jours, la Vlaamse Milieumaatschappij (la Flandre) met en garde contre un risque latent d’inondation. Le 12/11/2010, elle lance des avertissements plus explicites et plus ciblés: attention aux inondations dans les bassins du Haut Escaut, de la Dendre et de la Senne en raison de précipitations de longue durée.

Samedi 13/11/2010: Les premières difficultés surgissent sur quelques affluents de la Senne, les eaux de la Senne débordent dans le canal.

En vue de prévenir des débordements de la Senne à Hal, Beersel et Anderlecht, une grande partie de ses eaux sont déversées dans le canal Charleroi-Bruxelles (Canal de la Senne) par le biais du barrage de Lembeek, près de Hal.

Suite à cette manœuvre, la cote d’alerte du canal est dépassée en plusieurs endroits. La navigation est stoppée dans l’après-midi afin d’évacuer un maximum d’eau par les barrages des écluses. Au fil des heures, le débit des cours d’eau du cours supérieur de la Senne (notamment le Ry de Froy, le Coeurcq…), du Hain, de la Samme, de la Senne elle-même et du canal de la Senne continue de monter.

Vers midi, des rues de Leeuw-Saint-Pierre sont submergées par le débordement du Zuunbeek. Les premières inondations surviennent donc au niveau d’affluents et non au niveau de la Senne ou du canal. En soirée, les principaux problèmes sont signalés sur la Senne en Brabant wallon, notamment à Tubize. La Région wallonne demande à l’administration flamande des voies navigables d’évacuer davantage d’eau par la Senne (en modifiant la position du barrage sur la Senne à Lembeek) mais celle-ci dit être dans l’impossibilité d’accéder à cette demande car cela provoquerait probablement des inondations à Hal, Beersel et plus bas en aval de la Senne.

Dimanche 14/11/2010 : le canal déborde mais pas la Senne!

Peu après minuit, la décision est prise d’inonder le chemin de halage entre les écluses de Hal et de Lot afin de créer davantage d’espace pour stocker l’eau au niveau du canal. Vers 6 h 30, une partie du centre de Hal, située entre le canal et la Senne (le Suikerkaai et l’avenue Thevenet), se retrouve sous eau après le débordement du canal. Des problèmes surgissent tout le long du canal entre Hal et l’écluse de Lot alors que dans les environs, la Senne sort de son lit dans une moindre mesure. Les biefs situés en Région wallonne, en amont de l’écluse de Lembeek, et plus particulièrement à Ronquières, Ittre et Clabecq, débordent également. Ce n’est qu’à ce moment que les débits enregistrent les pics les plus hauts en Wallonie. Les inondations y atteignent leur niveau le plus élevé à peu près au même moment, l’entièreté des vallées de la Samme et de la Senne se retrouvant sous eau. Le Hain et la Sennette débordent eux aussi en différents endroits. À hauteur de Virginal (Ittre), la Sennette se déverse dans le canal Charleroi-Bruxelles en passant par un sifon, les eaux du canal débordent et rejoignent celles de la Sennette par une brèche dans la digue et un ancien bras du canal, puis retournent ensuite vers le canal.

Une partie de Lot (quartier Over de Vaart) est également touchée par les inondations.

Vers midi, le canal commence à submerger la digue à hauteur du quartier Witte Roos à Leeuw-Saint-Pierre. Les médias indiquent qu’à Molenbeek-Saint-Jean, une cabine à haute tension située sur le plateau de l’écluse est menacée. Devant l’écluse d’Anderlecht, le chemin de halage est submergé et un peu plus tard, le canal déborde à Leeuw-Saint-Pierre et à Ruisbroek. Les eaux du canal, rejointes par celles qui débordent de la Senne au niveau du déversoir de Lembeek, cherchent à rejoindre le lit de la Senne en aval de Hal, provoquant une nouvelle hausse rapide du niveau de l’eau. Le centre de Lot court dès lors le risque d’être submergé par les eaux du canal et de la Senne.

Vers 17 h, la situation est dramatique, surtout en Brabant flamand. En Brabant wallon (et plus particulièrement à Tubize), l’eau commence petit à petit à se retirer. C’est n’est qu’à partir de ce moment que le niveau de l’eau baisse en Brabant flamand également.

Durant toute cette période, en aval du canal de la Senne et de la Senne, la principale préoccupation a consisté à évacuer les quantités phénoménales d’eau en provenance des cours supérieurs et des innombrables déversoirs d’affluents, de ruisseaux et d’égouts qui se déversent dans la Senne ou dans le canal de la Senne.

Large et de faible élévation, le bief situé entre l’écluse de Molenbeek-Saint-Jean et celle de Zemst (17 km) fait office de bassin de stockage, tout comme le bief entre Zemst et l’écluse de Wintam bien que dans une moindre mesure.

Vers 21 h, le canal ne déborde plus à Hal dans la zone située entre le canal et la Senne. Par contre, la plus grande partie de Lot garde les pieds dans l’eau, qui provient du canal. Durant la nuit, les inondations au niveau de la digue de Leeuw-Saint-Pierre s’arrêtent enfin et le niveau du canal baisse petit à petit. À ce moment, les principales inondations sont terminées en Wallonie.

Ce n’est que dans la matinée du 15 novembre que les problèmes se résolvent à Leeuw-Saint-Pierre,
Lot et Hal.

Coordination Senne


JOURNAL de la SENNE 13 (-> retour vers le sommaire)