Coordination Senne: Journal de la Senne n° 11 - avril 2011
BASSIN DE LA SENNE: Les Zennebeemden: un écosystème authentique de la vallée
de la Senne qui mérite d’être (re)découvert et mis en valeur

En novembre 2010 lors des plus graves inondations connues ces cinquante dernières année, la digue en rive gauche du canal a cédé. La Senne étant située en rive droite, elle ne doit pas être mise en cause lors des inondations à hauteur de Lot.
A d’autres endroits par contre, c’est l’eau du canal qui s’est déversée dans la rivière, un phénomène très rare, car normalement c’est l’inverse qui se produit. Selon certains, ces problèmes auraient été causés par une mauvaise manipulation des écluses. Les écluses étant restées fermées trop longtemps en territoire flamand et bruxellois, le canal n’a pas pu absorber les masses d’eau qui se déversaient depuis la Wallonie. Selon d’autres, le fait que la Senne ait été draguée en Wallonie et ne l’ait pas été au passage de la frontière avec la Flandre aurait encore aggravé la situation. La différence de niveau aurait également diminué la capacité de retenue d’eau dans la Senne.
La rivière ayant été draguée à hauteur du site de l’ancienne usine de laine à Lot - une ancienne zone industrielle entre Senne et canal en cours de réaménagement dans le cadre du projet Cartonnex - elle a cette fois été préservée des inondations.
Un peu plus loin, c’est la digue du canal qui s’est rompue et ses eaux se sont déversées sur sa rive gauche. La zone est située juste à côté de la Senne, mais elle n’est pas reprise comme zone inondable sur le plan d’aménagement du territoire. Les riverains affirment que le dragage de la Senne a permis cette fois d’éviter le risque d’inondation.
En cas de débordement de la Senne, les Zennebeemden (prairies de la Senne) à Beersel pourraient servir de bassin de retenue, surtout dans la perspective d’une amélioration de la qualité de l’eau. Cela permettrait de diminuer considérablement, voire même d’éliminer le risque d’inondation à Ruisbroek, Lot et plus loin en aval. La capacité de retenue d’eau des prairies de la Senne et en effet énorme et pratiquement inutilisée à ce jour. Moyennant un aménagement approprié, la nature pourrait également y trouver son compte, ce qui offrirait un nouveau site merveilleux où la nature assure également une protection contre les inondations. La condition impérative reste évidemment que l’eau de la Senne soit suffisamment saine pour inonder cette vallée.
Dans certains affluents comme le Zuun et le Molenbeek, les risques d’inondation seraient également réduits. En novembre 2010, les habitations de ces vallées étaient également inondées.
Pour tout dire il faut préciser que les précipitations durant l’automne 2010 ont été tout à fait exceptionnelles, avec une pluviométrie rarement atteinte de près de cinquante millimètres le samedi 13 novembre. Durant les semaines précédentes il avait déjà plu abondamment de sorte que les sols plus que saturés ne pouvaient plus absorber le déluge des eaux de pluie. Que se serait-il passé si ce 13 novembre était tombé un vendredi?

Retour >>

Herman Dierickx - Natuurpunt

Retour vers le sommaire >>