BASSIN DE LA SENNE: Les trois Régions s'unissent pour
assainir la Senne: rapport de la journée d'étude


Ces dernières années des efforts considérables ont été faits pour assainir les eaux usées tant en Wallonie, qu'en Flandre et à Bruxelles. Pour nous éclairer quant à l'état de santé de la Senne, du canal et des cours d'eau en général dans le bassin de la Senne dans nos trois Régions, Coordination Senne en collaboration avec Cours d'Eau ont proposé une journée d’étude le 11 décembre dernier.

Ce sont plus de 80 participants qui se sont retrouvés à Bruxelles ce jeudi 11 décembre pour une demi- journée d'étude sur l’évolution de la qualité de l'eau de la Senne et des cours d'eau dans le bassin de la Senne.

L'après-midi débutait par une visite guidée de la Station d'Epuration (STEP) de Bruxelles Nord.
Cette station a une capacité d’épuration de 1,1 millions équivalents-habitants et contribue spectaculairement à l'assainissement de la Senne depuis un peu plus de deux ans.


En plus des explications détaillées des trois guides qui emmenaient chacun des groupes de visiteurs, ceux-ci ont eu l’occasion de développer des échanges très intéressants sur des questions techniques ou plus générales.
Pour plus d’informations sur le fonctionnement de la station reportez-vous au site www.aquiris.be.

Après cette visite de grand intérêt, les participants ont rejoint le bateau Vilvaldi amarré au canal à proximité du pont Buda pour y prendre un bon café et entendre les présentations des intervenants des trois régions.

Thierry Timmermans, acteur concerné par le thème de l’eau depuis de longues années notamment au sein du BRAL, animait les débats après avoir introduit les trois représentants régionaux:

  • Bénédicte Bastin, attachée à la DGARNE
    (Gestion du réseau de surveillance de la qualité physico-chimique des eaux de surface et Suivi de la directive substances dangereuses)
  • Thierry Warmoes de la Vlaamse Milieumaatschappij (VMM, Afdeling Rapportering Water)
  • Françoise Onclincx de Bruxelles Environnement - IBGE (sous-division ‘Eau’)

Bénédicte Bastin a présenté un état de la situation en Wallonie.

Le Système d’Evaluation de la Qualité de l’Eau mis au point en France par les Agences de l’Eau et le Ministère de l’Ecologie et du Développement durable, a été adopté par le Gouvernement wallon en date du 22 mai 2003 comme outil de référence pour la caractérisation de la qualité des eaux de surfaces wallonnes. Le SEQ-Eau se fonde sur la notion d’altération: les paramètres de même nature ou de même effet sur l’aptitude à la biologie ou les usages (production d’eau potable, irrigation) sont groupés.

L’échelle géographique d‘évaluation des résultats obtenus par rapport aux objectifs environnementaux fixés est la masse d’eau. Le sous-basin de la Senne dans le district de l’Escaut comprend 12 masses d’eau plus une en commun avec le sous-bassin de la Haine. Pour l’ensemble de la Wallonie, la DGARNE publie l’évolution de la qualité physico-chimique et biologique de 354 masses d’eau. En dépit des investissements déjà réalisés et des mesures prévues pour le futur, le sous-bassin de la Senne fait partie des zones où les objectifs fixés par la Directive Européenne en terme de qualité des eaux risquent de ne pas être atteints.
Cliquez ici pour télécharger la présentation de Bénédicte Bastin (85MB).

Pour Thierry Warmoes, qui représentait la Région flamande, la qualité des eaux de la Senne s’est améliorée spectaculairement grâce à la mise en place des nouvelles capacités d’épuration dans les régions flamandes, wallonnes et bruxelloises.
La qualité de l’eau de la Dyle, du Rupel et de l’Escaut à Hemiksem s’est également améliorée en 2008. Néanmoins, la norme cruciale pour l’oxygène dissous n’est atteinte dans aucune zone.
A l’avenir, il faudra encore assainir un grand nombre de sources de pollution suite aux déversements d’eaux usées domestiques (Grimbergen, Vilvorde, etc.) et industrielles (déversements dans les égouts).
Les transgressions des normes pour le zinc, le cuivre, le plomb, ainsi que pour le toluène ont été résolues à présent (grâce à la station d’épuration Bruxelles Nord ?). Les sédiments sont encore très pollués.
L’amélioration est déjà perceptible jusqu’au Rupel et dans l’Escaut (plus d’oxygène, moins d’ammonium)! Mais malgré la nette amélioration de la qualité des eaux ces dernières années, le chemin à parcourir est encore long.
Cliquez ici pour télécharger la présentation de Thierry Warmoes (39MB).

Pour la Région bruxelloise, Françoise Onclincx a retracé l’évolution historique importante qu’a connue le réseau hydrographique en raison de l’urbanisation progressive de la capitale. L’organisation de la collecte des eaux usées au niveau régional et la mise en place de la station d’épuration furent également présentées pour expliquer les résultats en terme de qualité physico-chimique des eaux. Les termes utilisés en Région bruxelloise pour ce qui concerne la qualité biologique sont ceux de ‘potentiel écologique’, échelle plus appropriée aux masses d’eau artificielles fortement modifiées par opposition aux masse d’eau naturelles.


En résumé la qualité des eaux de la Senne est mauvaise, médiocre pour celles du canal, moyenne pour la Woluwe et variable en ce qui concerne les étangs. Cependant, sur base d’observations assez espacées, les changements positifs qui surviennent actuellement dans la région seraient les plus importants que l’on ait vus dans la Senne depuis plus d’un siècle!
Plutôt une bonne nouvelle en ce qui concerne les boues: selon une étude en cours pour la Senne Sud le volume de vase à curer serait de 5000 à 5500 m³, c’est à dire inférieur aux volumes attendus.
Le réseau hydrographique en général et la Senne en particulier font aussi l’objet d’une grande attention quant au potentiel urbanistique et à la qualité du paysage urbain qu’ils peuvent contribuer à enrichir.
Cliquez ici pour télécharger la présentation de Françoise Onclincx (18MB).

Parmi les questions soulevées par le public on pouvait relever beaucoup d’attention pour la stratégie mise oeuvre par chaque région pour tenter de réaliser les objectifs prévus par la Directive-Cadre sur l’Eau du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau.

En effet, les trois présentations font état de nettes améliorations de la qualité des eaux de surface. Toutefois, les objectifs fixés pour 2015 (dans le cadre européen) ne pourront être atteints dans les délais requis.

Le public présent interrogeait encore les représentants sur les investissements et la mise en œuvre des stations d’épuration, la gestion des boues des stations, les calendriers de raccordement des collecteurs aux stations ou d’assainissement de certains affluents en particulier, les modes de traitement alternatifs comme le lagunage, l’aménagement des berges, les problèmes actuels en cas de fortes pluies, le rôle des intercommunales et les arbitrages entre elles, les dispositifs séparatifs tant au niveau des parcelles privées que des réseaux publics, la disponibilités des résultats d’analyse, les analyses pour certains polluants comme les PCB ou le rôle indicateur des poissons, les mesures spécifiques concernant les entreprises et les agriculteurs, les consultations publiques en cours ou à venir, la sensibilisation des différents publics concernés notamment les jeunes et même la publicité pour certains produits polluants.

En conclusion: beaucoup d’attentes et d’intérêt sur ce thème mobilisateur de la qualité des eaux de surface dans le bassin de la Senne. Affaire à suivre…

Si vous désirez voir les photos de la journée, cliquez ici.

Info: Coodination Senne, tél. 02 206 12 03 - E-mail

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